Histiocytose papulonodulaire avec mutation KRAS : n cas - 01/12/22
Résumé |
Introduction |
Les histiocytoses sont liées à l’accumulation anormale de cellules du système des phagocytes mononucléés, actuellement classées en 5 groupes. Nous rapportons un cas d’histiocytose du groupe C de type histiocytose papulonodulaire progressive associée à une mutation KRAS.
Observations |
Une patiente de 72 ans sans antécédent ni traitement avait depuis 3 ans une éruption faite d’éléments papulonodulaires érythémateux du visage et du corps. La biopsie montrait un aspect d’histiocytose non langerhansienne avec marquages CD1a négatif, CD163 très positif, facteur XIIIa négatif, cycline D1 négatif et Ac P180 négatif. Une recherche de mutation dans la voie de signalisation des MAPkinases était réalisée mettant en évidence une mutation KRAS c.182A>G p.(Gln61Arg) et l’absence de mutation BRAF. Le bilan biologique, la recherche d’un clone circulant monocytoïde sanguin, le TEP-TDM et le bilan cardiaque ne trouvaient pas d’argument pour une maladie d’Erdheim–Chester ou une hémopathie myéloïde associée. Le diagnostic retenu fut celui d’histiocytose du groupe C de type histiocytose papulonodulaire progressive avec mutation KRAS. Un traitement par corticothérapie orale et méthotrexate sur 6 mois n’entraînait aucune amélioration des lésions.
Discussion |
Une nouvelle classification des histiocytoses a été proposée en 2016 par Emile et al. Dans cette classification, les histiocytoses non langerhansiennes peuvent appartenir aux groupes des histiocytoses du groupe C en cas d’atteinte cutanée pure (groupe des xanthogranulomes si facteur XIIIa+ ou groupe des non xanthogranulomes) ou du groupe L (maladie d’Erdheim–Chester) en cas d’atteinte systémique associée. Dans ce contexte, la confrontation anatomoclinique et le bilan complémentaire prennent toute leur importance.
Parmi les histiocytoses non langerhansiennes, celles du groupe L sont associées dans 75 % des cas à des mutations somatiques dans la voie des MAP kinases (mutation BRAF V600E le plus souvent). La voie PIK3-AKT est parfois également impliquée. La recherche du statut moléculaire BRAF est importante car la présence d’une mutation BRAF pourrait être un facteur pronostique de résistance à la chimiothérapie, de rechute de la pathologie et constitue une cible thérapeutique éventuelle (anti-BRAF). Peu de littérature est disponible concernant les histiocytoses du groupe C, en particulier sur l’existence de mutation dans la voie de signalisation des MAPkinases. La présence d’une mutation BRAF semble plus rare dans ces histiocytoses. Un seul cas d’un enfant de 8 ans atteint d’histiocytose nodulaire progressive avec mutation KRAS a été décrit dans la littérature, traité par Cobimétinib (anti-MEK).
Nous rapportons un cas d’histiocytose du groupe C de type histiocytose papulonodulaire progressive associée à une mutation KRAS. La mise en évidence de cette mutation est importante car elle constitue une cible thérapeutique nouvelle dans la prise en charge de cette pathologie de traitement difficile.
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Vol 2 - N° 8S1
P. A237 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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